Le rosier-liane a investi le laurier-sauce et en ce moment sa floraison rose pâle, blanchissant au soleil, transforme l'arbre en support naturel de rosier. Par la petite fenêtre de ma cuisine, je peux l'admirer tout en plongeant les mains dans l'évier (!).

J'ai ménagé des trouées depuis la rue afin que le regard puisse s'aventurer dans le jardin, tout en conservant de l'intimité. Au bout du chemin d'herbe, décentrée, s'ouvre la chambre de verdure.

Des images pour ce rosier que je mets à l'honneur chaque année, et pour cause ! Les rosiers-tiges sont parfaits dans les potagers, car ils occupent peu de place au sol et apportent de l'élégance aux légumes. J'ai d'ailleurs tendance à en abuser...

Irrésistible ! Grandiose ! Quel rosier grimpant étonnant ! Il est si touffu cette année qu'un couple de merles y a construit son nid. Il déborde même du jardin.

Nigelles de Damas et bourrache, céanothe thyrsiflorus ' Skylark ' l'accompagnent. Une entrée champêtre composée de plantes mellifères pour pénétrer dans le potager, dont la zone technique de compostage trahit la proximité.

Déménagement cet automne du rosier ' Iceberg ', qui malgré sa réputation de fleurir à mi-ombre, peinait à offrir une remontée florale digne de ce nom.

L'an passé, il avoisinait des lupins mais ce printemps le voici entouré de digitales pourpres dont les hampes florales dépassent 2 mètres ! Il est adossé à un pieris japonica ' Little Heath ' dont le feuillage panaché de blanc sert d'écrin aux roses blanc pur.

J'ai déplacé le rosier voisin, rose saumoné, dont la couleur jurait avec le mauve du phlomis purpurea ( voir l'article du 17/06/2013). 

A présent les roses cramoisies se mêlent au phlomis, avec en prime le cerfeuil qui se met au diapason en colorant de mauve ses feuilles fanées. Un trio harmonieux que je souhaite conserver pour les prochaines années.

Le rosier ' Belle sultane ' me plaît beaucoup, mais il ne remonte pas. C'est pourquoi j'ai fait le choix d'acheter ' Xaros ' ( du nom d'un dieu grec qui poursuivit Poséidon jusque dans les Cyclades ). Ses roses simples pourpre fuchsia à coeur doré exhalent un parfum de muscade et de girofle.

Cet automne, j'ai planté des arbustes entre mon voisin ( charmant ) et la limite sud du jardin, sans pour autant faire un mur végétal ( puisqu'il est charmant ). Lorsque mon voisin a fait installer du gazon en rouleaux, tout le voisinage était présent, hypnotisé par cette verdure. N'est-ce pas que l'arrière-plan engazonné met en valeur les rosiers et mes arbustes à feuilles pourpres ?

Retour en arrière : 22/09/2013 les premices de la nouvelle haie.

Un pittosporum tenuifolium purpureum au feuillage foncé marque l'angle sud-est, je le laisserai pousser librement, en colonne. L'arrosage automatique du voisin lui est bénéfique.

La verdure d'un arbousier calme les rouges et pourpres de la haie, mais déjà ses fruits rougissent, en parfaite harmonie avec les rosiers ' Hanabi ' de Carruth et ' Paul's scarlet '.

Les orangés doux du chèvrefeuille ' Halliana ' et des rosiers ' Ghislaine de Féligonde ' et ' Crown princess Margareta ' de David Austin pour illuminer les rouges. Le bleu d'une passiflore pour jouer avec les orangés.

J'ai le sentiment d'avoir réussi l'intégration de ce rosier dans la zone sous-bois. Les plantes voisines le mettent en valeur, je ne peux plus me passer de son originalité. C'est lui qui rehausse les coloris du massif. Il dégage un parfum capiteux qui, si je passe distraitement dans son secteur, me fait questionner " Mmmm... mais qu'est-ce qui sent si bon ? ". C'est ' Scentimental ' bien sûr !

 Le géranium endresii parme grimpe dans le coeur du rosier, se mêlant à la clématite blanche ' Mme Lecoultre '. 

Que de nuances dans la couleur de cette rose anglaise ! Et quel parfum de rose ancienne !

Je ne saurais dire si les pétales sont cramoisis ou pourpres ou violet (à la fanaison). Je regrette juste que les roses, si lourdes, penchent vers le sol lorsqu'elles arrivent à maturité.

Voisin du sublime ' Abraham Darby ' de David Austin dans la haie potagère, il est à la hauteur de ce dernier pour la beauté de ses fleurs et le suave de son parfum. Je l'ai déplacé car son ancien voisin, le très généreux rouge ' Baron Girod de l'Ain ' lui volait la vedette. Désormais il est mis en valeur par le feuillage gaufré et velouté du phlomis fruticosa. Malgré tout, je crains que la floraison jaune de cette sauge de Jérusalem soit peu assortie au coloris rose saumoné du rosier.